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« Mon campus est un jardin » : préparer ce que sera le parc de demain

Le grand chantier qui se déploie actuellement sur le site Esplanade constitue l’acte fondateur d’un projet de campus plus vert et plus ouvert, à l’horizon 2016. L’Université de Strasbourg a saisi cette opportunité pour lancer l’événement « Mon campus est un jardin »1. Mathieu Schneider, directeur du Service universitaire de l’action culturelle, et Édouard Manini, directeur du projet Opération campus, nous en expliquent les tenants et les aboutissants

En quoi consiste l’opération « Mon campus est un jardin » ?
Mathieu Schneider (MS) : L’Université de Strasbourg va proposer une série d’actions culturelles et d’interventions sur le futur parc central du campus Esplanade, qui accompagnera la période des travaux jusqu’à la livraison début 2016. Ces actions doivent initier une dynamique que nous poursuivrons au-delà de 2016. Elles visent à faire du campus un espace plus citoyen et à préparer ce que sera le parc de demain. Nous souhaitons permettre à la communauté universitaire et aux habitants des quartiers avoisinants de s’approprier, de s’imaginer et de vivre ce jardin.
Édouard Manini (EM) : Lorsque nous avons imaginé le parc, nous avons « pré-vu » la plupart de ce qui pourrait s’y passer. Mais volontairement, nous n’avons pas tenu à matérialiser chacune des actions par des installations ou des constructions pérennes. Nous avons préféré offrir la possibilité à une appropriation des différents territoires du campus par les différents bénéficiaires, à travers une conception ordonnatrice, mais flexible. 

Quelles actions ont déjà été mises en œuvre ?
MS : Un jardin partagé, géré par l’association étudiante Campus Vert Strasbourg, a été inauguré mercredi dernier. Des pousses potagères ont été semées en bac dans la cour intérieure du Patio. Ce nouveau jardin2 a été conçu comme un espace didactique et pédagogique pour inviter à la culture sous d’autres formes. Une fresque verte sera aussi bientôt dressée près de la base vie du chantier soit l’ancien terrain de sport. Les étudiants de l’atelier culturel « In situ : art urbain » poseront ainsi les premières œuvres « vertes » sur une palissade en bois, amenée à devenir un espace de libre expression public. C’est un début, il s’agit de montrer que quelque chose démarre.

D’autres manifestations sont-elles d’ores et déjà prévues ?
MS : À partir de la rentrée 2014, un triporteur circulera sur le campus et en ville. Conduit par des étudiants, il informera sur le chantier et sur les actions de l’ensemble de l’opération. Des rencontres seront organisées avec l’équipe présidentielle entre autres. Le photographe Pierre Filliquet mène d’ores et déjà un travail artistique sur l’évolution du campus sous l’angle « Par-delà les frontières », qui est celle de notre Idex. Nous préparons également des temps forts à partir de l’automne 2015, en partenariat avec de grandes institutions culturelles de la région, et un grand spectacle musical pour la livraison totale du parc au printemps 2016. Enfin, pour pérenniser la vie culturelle dans ce parc, Édouard Mehl et moi-même souhaitons y installer un kiosque à musique.
EM : La diversité des possibilités offertes à tous les publics, comme la possibilité d’accéder gratuitement à des manifestations et des événements d’échanges culturels, sont l’essence de l’université. 

Quelle est l’origine de ce projet ?
EM : Des études scientifiques démontrent qu’un cadre de vie agréable permet une meilleure qualité de vie. Nous avons donc souhaité rendre le campus plus fonctionnel, plus accessible, plus éclairé et surtout plus agréable. Si nous avons choisi de commencer les travaux de l’Opération campus par les jardins, c’est en partie pour débuter ce changement d’image par une évolution de l’espace partagé et du cadre de vie en commun. L’opération « Mon campus est un jardin » procède de la même logique : il s’agit de provoquer et d’accompagner le processus d’appropriation collective.
Nous sommes en train de construire la scène de la vie universitaire. Que serait cette scène sans représentation ? Le campus de Strasbourg ne doit pas se contenter de devenir plus vert, il doit être plus ouvert et surtout plus attrayant !

Propos recueillis par Floriane Andrey

Mené dans le cadre du programme Investissements d’avenir.
2 Il en existe un à l’École supérieure du professorat et de l’éducation à la Meinau.

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Des campus plus verts et plus ouverts en vidéo

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« Nos priorités restent d’améliorer encore l’attractivité de la recherche à Strasbourg et son interdisciplinarité »

La commission de la recherche a entériné, le 26 mars, la sélection des projets qui seront financés par le levier recherche de l’Idex, via les appels d’offre « attractivité », « contrats doctoraux » et « projets interdisciplinaires ». 3,4 millions d’euros seront ainsi attribués à 39 projets de recherche. Explication de texte avec Catherine Florentz, vice-présidente chargée de la recherche et de la formation doctorale.

En quoi consistent ces trois appels d’offre ?
L’appel d’offre « attractivité » soutient en priorité des chercheurs extérieurs à l’Université de Strasbourg, d’envergure scientifique reconnue, que nous souhaitons absolument faire venir. Il accompagne également le recrutement ou la promotion d’enseignants-chercheurs ou de chercheurs, que ce soit au niveau professeur des universités/directeur de recherche ou au niveau maître de conférences/chargé de recherche. Un soutien financier est accordé sur la base de la qualité scientifique. Les mêmes critères s’appliquent à l’appel d’offre « contrats doctoraux », mais cette fois à destination de candidats au doctorat étrangers ou français ayant fait une partie de leur cursus de formation à l’étranger. Très clairement, ces deux appels d’offre visent à renforcer l’attractivité de notre université aussi bien au niveau national qu’international.
Le troisième appel d’offre « projets interdisciplinaires », mené conjointement avec le CNRS, a pour objectif de stimuler les projets de recherche à l’interface des champs disciplinaires éloignés, permettant d’aborder une même question sous des approches complémentaires, par exemple en conjuguant la physique et l’économie, les sciences humaines et sociales, la gestion et la biologie…

Comment se passe la sélection des projets ?
La procédure de sélection qui est de plus en plus professionnelle se fait selon une procédure harmonisée entre collégiums. Un premier classement des projets s’établit au sein des unités de recherche. Un second classement est effectué par les directoires des neuf collégiums, sur la base de rapports d’experts (au moins un expert hors Université de Strasbourg). Les experts ont la capacité de juger de l’excellence, de l’originalité et de la faisabilité du projet exposé car ils connaissent dans leur domaine de spécialité l’état de la recherche en France et à l’étranger. La commission préparatoire de la commission de la recherche du conseil académique, interclasse les projets et propose sa sélection ainsi que les sommes attribuées, à la commission de la recherche. Cette année 3,4 millions d’euros ont été attribués à 20 projets « attractivité », 14 projets « contrats doctoraux » et 5 projets « interdisciplinaires ». La Direction de la recherche gère cette partie du levier « recherche » de l’Idex – l’autre partie de ce levier correspond à l’Usias*.

Quelle coordination avec le budget récurrent de la recherche ?
Les financements Idex vont non seulement aux unités de recherche qui sont elles-mêmes dans le périmètre d’excellence (titulaires d’un Labex, d’un Équipex…) mais peuvent être attribués à tout autre projet compétitif et de fait, c’est le cas ! Ainsi, l’Idex irrigue toute la diversité de la recherche à l’université. Les projets portés par les unités de recherche du domaine I (Sciences humaines et sociales, droit, économie, gestion) ont ainsi bénéficié de plus de 3 millions d’euros sur les 11,8 millions d’euros attribués depuis 2012 (hors projets « interdisciplinaires » qui viennent en sus).
Quant au budget récurrent de la recherche, nous avions réussi à reconduire les 6 millions d’euros attribués en 2013. Cette année, comme tous les budgets de fonctionnement de l’université, il n’a pu être ouvert qu’à 80%, c’est-à-dire à hauteur de 4,8 millions d’euros. Cette perte de moyens financiers a une forte influence sur les unités de recherche. Le budget récurrent sert en général à subvenir en partie aux dépenses de fonctionnement mais permet également de soutenir l’exploration de nouvelles pistes de recherche, ce qu’on appelle les « prises de risque ». Ces projets ne sont pas forcément onéreux, mais nécessitent tout de même un investissement. Certains de ces projets n’aboutiront pas, mais d’autres portent le germe des sujets de recherche et des projets innovants de demain. Il est indispensable de pouvoir continuer à préparer l’avenir.
Nous venons de créer un groupe de travail visant à partager les réflexions quant au coût de la recherche et à son financement. Et l'université travaille à trouver des réformes structurelles afin de faire des économies qui permettront, je l’espère, de préserver le budget récurrent de la recherche.

Un appel à candidatures pour des prix scientifiques « Espoirs de l’Université de Strasbourg » vient d’être lancé. De quoi s’agit-il ?
Dans le cadre de la mise en œuvre du levier « Gestion des talents » de l’Initiative d’excellence (Idex), la commission de la recherche souhaite récompenser par l’attribution des prix des espoirs de l’Université de Strasbourg, la qualité du travail et du parcours de jeunes chercheurs formant le potentiel scientifique du site strasbourgeois. L’appel à candidatures est pluridisciplinaire, ouvert aux maîtres de conférences, aux chargés de recherche et assimilés, bénéficiant de six à dix ans d’ancienneté. Ces prix visent à récompenser les scientifiques ayant fait preuve d’originalité et de dynamisme dans la mise en œuvre de leur recherche, recherche dont les développements futurs s’annoncent prometteurs. Il s’agit à la fois d’une reconnaissance et d’un coup de pouce de 10 000 euros pour soutenir les travaux de recherche, à consommer dans l’année. Il y aura dix prix par an.

Et où en est-on de la construction de la politique de recherche au niveau du site alsacien ?
Une cartographie de la recherche en Alsace, qui recense les unités de recherche sur toute la région est en cours. Nous réfléchissons à la construction d’une carte des complémentarités, qui servira de base à la structuration de la recherche au niveau régional, notamment avec nos collègues de l’Université de Haute-Alsace (UHA). Par ailleurs et très concrètement, le rapprochement a bien avancé sur la question des écoles doctorales. L’organisation d’un collège doctoral de site est bien avancée et les conventions en cours de rédaction. Le collège compte dix écoles doctorales, dont cinq sont co-accréditées avec l’UHA. Il se structure autour de quatre pôles : scolarité, formation, programmes internationaux et devenir des docteurs (suivi professionnel). Bref, cela se concrétise à grands pas…

*University of Strasbourg Institute for advanced study – Institut d’études avancées de l’Université de Strasbourg

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Bulli Tour : un tour d’Europe en combi Volkswagen

Ce n’est pas le tour du monde en 80 jours, mais un « road trip journalistique » de 10 000 km à travers l’Europe de l’Est, dans lequel se lancent deux jeunes diplômés de l’Université de Strasbourg : Claire Audhuy et Baptiste Cogitore. Un projet labellisé Initiative d’excellence.

« Bon, c’est un vieux Bulli des années 1970. J’espère qu’il tiendra les 10 000 kilomètres, s’interroge Claire Audhuy, pensive. Cela nous plaît vraiment cette idée de partir avec ce combi qui sera comme la coquille de l’escargot, le lieu mobile où l’on vit et celui où l’on travaille, puisqu’on y a même installé un studio radio. »
Claire et son compagnon de route, Baptiste Cogitore, partiront le 10 mai (jour de la fête de l’Europe) pour un voyage de cinq mois à travers l’est de l’Europe. Ils traverseront 20 pays et 32 villes, des Balkans aux pays baltes. Ils moissonneront des reportages tout au long de ce périple autour de trois fils rouges : identité et minorité, théâtre et résistance, mémoires et nationalismes. « Nous avons soigneusement préparé ce voyage depuis un an et demi. Les étapes sont calées, les rendez-vous sont pris, les traducteurs prévenus, car nous ne parlons pas couramment le biélorusse, ni le moldave », plaisante Claire. Seule l’actualité peut s’inviter dans l’aventure et modifier l’itinéraire : ainsi, les deux voyageurs ne savent pas ce qu’ils vont trouver en Ukraine et s’ils pourront y circuler librement…

Être européen : qu’est-ce que ça veut dire, au juste ?

Tous deux attendent beaucoup de cette expérience atypique et inédite : « tout d’abord un très grand enrichissement personnel », fait de découvertes, de rencontres prévues ou imprévues. Artiste, docteur ès arts de l’Unistra, Claire Audhuy a consacré sa thèse au théâtre dans les camps de concentration. Un travail qui l’a amené, d’ores et déjà, à rencontrer de nombreux témoins de cette période à travers le monde. Son compagnon de route, Baptiste Cogitore, est diplômé du Centre universitaire d’enseignement du journalisme, où il s’est formé au métier de Journaliste reporter d’images (JRI). « Notre quête porte aussi sur l’Europe, son identité, son essence. Nous espérons revenir de ce voyage en ayant les idées plus claires sur que ce veut dire "être européen". » 
Toutes les personnes intéressées par cette aventure peuvent venir dire au revoir aux deux acteurs du projet le mardi 6 mai de 19 h à 22 h au Collège doctoral européen où aura lieu une soirée festive avec musique d’Europe de l’Est. Ensuite, on peut suivre leur périple à travers différents médias et événements : leur site web, une émission hebdomadaire (mercredi 11 h) sur Radio Judaïca, une soirée chaque troisième jeudi de chaque mois Aux Savons d’Hélène, et aussi sur le site de l’Université de Strasbourg, qui relaie en tant que partenaire. Leur aventure donnera également lieu à un reportage télévisé de 52 minutes produit par Alsace 20 et à un livre publié par Rodéo d’âme.
Leur retour est prévu le 6 octobre à Strasbourg. A suivre…

C.L.

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Chantiers : ça avance !

Les travaux de construction du Pôle d’administration publique de Strasbourg (Paps) et du Pôle de compétence en propriété intellectuelle (PCPI) sur le site de l’hôpital civil et de la Maison universitaire internationale sur la presqu’île Malraux progressent. 

Débutés en décembre dernier, les travaux de transformation de la tour Seegmuller en maison universitaire internationale, menés dans le cadre de l’Opération campus, se poursuivent. « Les ouvriers sont actuellement en train de démolir les alvéoles centrales de cet ancien silo, c’est assez impressionnant de voir les machines qui croquent le béton au milieu de la tour », affirme Yves Larmet, vice-président Patrimoine de l’Université de Strasbourg. Au sous-sol, un énorme socle en béton est en train d’être coulé pour que la nouvelle structure réponde aux normes antisismiques. Le chantier progresse bien pour accueillir, dès la rentrée 2015, les étudiants et les chercheurs en mobilité.
Sur le site de l’hôpital civil aussi, le chantier de construction du Paps-PCPI progresse. « Le gros œuvre sera terminé début juin et nous pensons que le bâtiment sera hors d’eau et hors d’air (toutes les fenêtres et étanchéités seront posées) à l’automne, explique Emeline Lafaury, chef de projet à la direction de la construction et du patrimoine bâti de la Communauté urbaine de Strasbourg. Les corps de métier du second œuvre – cloisonnement, peinture, etc. – vont désormais pouvoir intervenir. » Conçu par les architectes Florence Lipsky et Pascal Rollet, le bâtiment de 15 000 mètres carrés devrait être livré à l’été 2015 et accueillir tous ses « locataires »* à la rentrée suivante.

F.A.

*L’Institut d’études politiques, l’Institut de préparation à l’administration générale, le Centre d'études internationales de la propriété intellectuelle, l’Institut européen entreprise et propriété intellectuelle et l’Institut national de la propriété industrielle.